Timbuktu
Réalisé par : Abderrahmane Sissako
Année : 2014
Durée : 1h37
Avec : Ibrahim Ahmed dit Pino, Toulou Kiki, Abel Jafri
Nationalité : France, Mauritanie
Du 6/04 au 10/05/2016
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Non loin de Tombouctou tombée sous le joug des extrémistes religieux, Kidane mène une vie simple et paisible dans les dunes, entouré de sa femme Satima, sa fille Toya et de Issan, son petit berger âgé de 12 ans. En ville, les habitants subissent, impuissants, le régime de terreur des djihadistes qui ont pris en otage leur foi. Fini la musique et les rires, les cigarettes et même le football… Les femmes sont devenues des ombres qui tentent de résister avec dignité. Des tribunaux improvisés rendent chaque jour leurs sentences absurdes et tragiques. Kidane et les siens semblent un temps épargnés par le chaos de Tombouctou. Mais leur destin bascule le jour où Kidane tue accidentellement Amadou le pêcheur qui s'en est pris à GPS, sa vache préférée. Il doit alors faire face aux nouvelles lois de ces occupants venus d’ailleurs…
Prix du Jury OEcuménique et Prix François Chalais au Festival de Cannes 2014
César du Meilleur film français de l'année, Meilleur réalisateur, Meilleur scénario original, Meilleure photographie, Meilleur son Meilleur montage, Meilleure musique…
Si Timbuktu est une fiction, l’inspiration du réalisateur, Abderrahmane Sissako, vient de faits réels. En juillet 2012, dans la petite ville d’Aguelhok au Mali, un couple d’une trentaine d’années est placé dans deux trous creusés dans le sol en place publique, puis lapidé. Dans ce village contrôlé par des hommes, leur unique faute a été d’avoir eu des enfants hors mariage. Ce n'est pas tout, puisque l'histoire de l'homme qui est racontée dans le film, est inspirée de l'exécution d'un Touareg sur la Place de Tombouctou. Le film, qui est sensé se situer à Tombouctou, a été tourné près de la frontière malienne, à l’extrême Est de la Mauritanie, dans un village hautement sécurisé. Avant le début du tournage, le réalisateur Abderrahmane Sissako avait effectué des repérages dans la ville de Tombouctou, mais entre-temps un attentat-suicide s'est produit sur la place principale. Le lieu étant devenu trop dangereux, le cinéaste a préféré déplacer le tournage en Mauritanie, dans la ville d’Oualata. L'équipe technique et les acteurs étaient protégés par l'armée mauritanienne.
Le personnage de Zabou dans Timbuktu existe dans la réalité. Cette ancienne danseuse du crazy-horse possède des droits que les autres femmes n'ont pas. Le réalisateur précise : "Elle s’habille comme dans le film, elle a toujours un coq sur l’épaule et elle parle très bien français. Quand les djihadistes étaient à Gao, c’était la seule qui pouvait marcher sans se couvrir la tête, la seule qui pouvait chanter, danser, fumer, et leur dire qu’ils étaient « des connards ». Autrement dit : l’interdit est permis quand la personne est folle."
Critiques :
"Timbuktu" (...), magnifique poème africain contre l'extrémisme religieux. Caroline Vié, 20 Minutes
"Timbuktu" rend grâce aux femmes, intrépides et premières victimes des salafistes, en appelle au courage et à la course à la vie. Philippe Lagouche, La Voix du Nord
"Timbuktu" est un chef-d’oeuvre qui palpite d’émotion, fait vibrer notre colère et suscite notre admiration. Danièle Attali, Le Journal du Dimanche
Déchirante force de ce cinéma, qui tient dans sa fragilité. Terrassante beauté de ce cinéma, qui tient dans sa précarité. Il en va ainsi de Timbuktu, qui ajoute à une exceptionnelle qualité artistique les résonances funestes de l'actualité. Jacques Mandelbaum, Le Monde
«Timbuktu», solaire et bouleversant, suscite en nous des émotions nées de la révolte face à la barbarie, mais aussi de l'humour et de la vie, intacte, frémissante, des hommes, des femmes et des enfants filmés par Sissako. Valérie Marin La Heslée, Le Point
Oui, "Timbuktu" (...) n'est ni plus ni moins qu'un chef-d'oeuvre. Pierre Vavasseur, Le Parisien